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La texture

Bruno GADRAT, gadrat/t/texture.htm - 08/11/1998 rev 21/10/1999

La matière | L'aspect
Pour comprendre la texture, et les difficultés qu'elle pose, il faut impérativement dissocier la texture formée par la matière de l'aspect qu'elle prend quand nous la regardons.

La matière

La forme de la matière donne une texture qui est mesurable. C'est l'arrangement, la disposition des parties de la plante qui forme la texture. Cette notion est donc directement liée à la reconnaissance de parties dans la plante (poils, feuilles, branches) et à une distance d'observation.

Bien qu'il arrive souvent que l'on se prenne à parler des textures soyeuses (ex: feuille de Lychnis coronaria) ou rugueuse (ex: feuille d'Ulmus americana) d'organes botaniques, en architecture de paysage les textures sont plutôt liées aux feuillages pour les petits aménagements ou aux textures générales du paysage pour les grands aménagements (assemblages des plantes et des autres objets entre eux).

Les principaux paramètres de la texture à considérer sont :

Bien que ces éléments soient mesurables, il est plus facile de former des échelles de mesure avec les plantes elles-mêmes.
Quand vous constituez vos échelles de texture ayez soin de prendre des aspects qui peuvent être simultanément présents dans le jardin. Inutile en effet de mettre dans une même échelle des textures de feuillage l'été avec des textures de branchage l'hiver. Mais vous pourrez associer des textures de floraison et de fructification si elles sont simultanées.

L'aspect

Bien que la texture soit avant tout tactile, notre œil s'est habitué à prévoir ce que notre main pourrait toucher. L'aspect de la texture est dépendant de la texture de la matière mais aussi de la nature et des positions de l'éclairage et de l'observateur par rapport à cette texture.

La couleur de la plante n'est pas à proprement parler un paramètre de la texture sauf dans le cas ou la texture n'est pas donnée par la forme mais par la disposition des taches de couleurs comme c'est le cas par exemple pour les plantes à feuillage panaché. Il est pourtant important de se rappeler les bases essentielles de la couleur. Et plus particulièrement du phénomène de mélange partitif des couleurs qui nous instruit de la variation de l'aspect de la texture avec l'éloignement.

La forme du végétal produit essentiellement des ombres (dans les creux) et des lumières (sur les bosses) (voir rayonnement). Les lumières fractionnées suivent les règles du mélange partitif avec l'éloignement.

Les paramètres de la texture matière doivent donc être précisés avec les paramètres liés à l'aspect.

La grosseur diminue avec la distance. Les éléments les plus fins disparaissent au profit de l'effet d'ensemble qu'il produisent. Une texture fine peut donc redevenir grossière avec l'éloignement en fonction de l'aspect du niveau d'ensemble regardé. Texture des feuilles, texture du feuillage, texture de la forêt se remplaceront l'une par l'autre en fonction de la distance d'observation. La texture aspect est donc une mesure relative.

L'orientation peut changer de sens en fonction des assemblages partitifs qui se produisent avec la distance. De l'orientation des feuilles on passera aux orientations des paquets de feuilles soutenus par les rameaux secondaires puis à l'orientation des branchages donnés par les branches principales puis à l'orientation des plantations.

La porosité doit être comprise essentiellement comme apparente, liée à la couronne de feuillage (le centre de la plante n'a pas de feuilles). Cette porosité apparente est sensiblement différente de l'intérieur ou de l'extérieur de la plante. (La quantité de lumière réfléchie est toujours moins importante que la quantité de lumière directe)

 

 




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