Betula verrucosa Ehrh.


Le Betula verrucosa est indigène en Europe
valeur ornementale
cultivars
usages
symbole de pureté et de mort

Le bouleau est un arbre caduque essentiellement nordique qui porte des feuilles alternes simples. Il se distingue par son écroce claire ressemblant à du papier. Il est un des plus rustique des feuillus. Les fleurs mâles et femelles se retrouvent sur le même arbre, elles éclosent au printemps.

L'espèce Betula verrucosa Ehrh., aussi appelé Betula pendula Roth. ou Bouleau blanc Européen, est un arbre à la cime ovoide qui peut atteindre 20 à 25 m. Lorsqu'il est jeune son écorce est mince, brun doré ou cuivre. En vieillissant l'écorce devient blanc crayeux ou blanc argenté, elle s'exfolie en fines pellicules et se détache en bandes très minces. Elle s'épaissit sur les vieux arbres et forme des crevasses noires et irrégulières à la base du tronc appelées rytidomes. Ses rameaux grêles, nombreux, de couleur brun clair à violet, qui deviennent blancs en vieillissant, sont couverts de petites verrues résineuses blanchâtres ou grisâtres, qui lui donnent son nom. Ses fleurs, appelées chatons, sont pendantes et jaunes pour les mâles, et petites, vertes et dressées pour les femelles. Ses fruits sont coniques.

Le Betula verrucosa est indigène en Europe (occidentale ou septentrionale) où il pousse à toutes les altitudes. Il est aussi présent en Asie mineure. Comme les autres Betula, le verrucosa est une plante pionnière qui est capable de s'installer là ou aucun arbre ne croît. Il est une des premiers à envahir les terrains défrichés. Il pousse dans les sols pauvres, mais frais et humides. Essence dite de lumière, il favorise la croissance d'espèces qui demandent une certaine ombre comme le sapin ou le hêtre. De croissance rapide et de vie brève, il est supplanté par les espèces dont il a favorisé la croissance. On la retrouve donc dans les landes ou les prairies, et en bordure des forêts, dans les jeunes forêts ou dans les forêts clairsemées, comme en Sologne (France) où il pousse dans les chênaies claires.

Le bouleau, mêlé aux conifères, est l'arbre par excellence de la taïga. Au Québec, le genre est surtout représenté par l'espèce papyrifera qui pousse dans les forêts mixtes tempérées, avant leur stade de maturité complète, et dans les forêts boréales, profitant pour se développer de la lente croissance des conifères.


Au Québec le Betula verrucosa est utilisée pour sa valeur ornementale. Ses rameaux grêles retombants donnent une impression de grandes légèreté. C'est un arbre de choix à proximité des plans d'eaux. Sa forme gracieuse et son écorce en font un élément de base du design du jardin, puisqu'il conservera son intérêt tout l'hiver. Il peut être isolé ou placé en arrière plan. ¿ cause de luminosité de son écorce, il peut servir à éclaircir un coin sombre, à marquer la limite d'une forêt, une entrée ou un chemin. Étant donné la faible densité de son feuillage, on peut placer à sa base du bouleau certaines vivaces de mi-ombre ou d'ombre et ainsi donner l'impression d'un sous-bois.


Plusieurs cultivars sont disponibles. Le "Fastigiata", en colonne plus ou moins étroite et aux branches tordues (H. 12 m L. 4 m) Le "Gracilis", au port semi-pleureur ( H 10 m L 9 m). Le "Lancianata" (H. 10 m L. 9 m), semi-pleureur aux feuilles profondément et finement découpées. Le "Purpurea", ou bouleau pourpre ( H. 10 m. et L. 6 m.) au port ovoïde et aux feuilles poupre foncé en début de saison, virant au vert-bronze à l'été. Le Bouleau triste ("Tristis"), dont les rameaux très souples tombent jusqu'au sol ( H. 10m L. 10 m). Et enfin le "Younghii", bien connu, le plus petit et le plus pleureur des cultivar mentionnés (4m. L 6 m.). Le cultivar "Yonghii" est fréquemment placé en haut d'une cascade d'eau.


Le Bouleau a de nombreux
usages. Il sert de bois de coupe, de bois à pulpe, et de bois de chauffage. En Sologne la présence de Betula verucosa a donné naissance à une industrie de balais fait de rameaux reliés à un manche de bois. En Sologne toujours, les bouleaux servaient à faire des sabots. Dans tous les pays nordiques on a trouvé beaucoup d'usages aux bouleaux (en général). En Russie ils ont servi pour faire des toitures, des chaussures, des couvertes. En Russie, les rameaux de bouleaux coupés avec leurs feuilles au printemps servent encore à fouetter les corps pendant le sauna et avant la baignade dans l'eau glaciale. En Amérique du nord, les autochtones en ont fait des bougies, des toitures, des canots. Le merisier a beaucoup servi pour faire des meubles au début de la colonie.


Paradoxalement le bouleau est à la fois symbole de pureté et de mort. Pour les Celtes il est l'arbre de lumière, l'emblème des natifs du 24 juin. Au moyen-âge, c'est l'Arbor sapientia, l'arbre de la sagesse. Dans le mythe de la Quête du Graal, il est vert quand Eve est enceinte et devient vermeil quand Abel est tué par son frère, Caïn. Au Québec, le bouleau est s�rement le premier arbre que l'enfant reconnaît.
Son écorce arrachée sert à écrire et àa faire passer des mots d'amour, il est donc associé à la mémoire et à la mélancolie, comme en fait foi cette chanson de Vignault :

"Tous les bouleaux de la rivière Minguan se rapellent / La Mariouche elle était belle (...) Tous les bouleaux ont mémoire / Leur écorce est toute noire / Depuis que Jack Monoloy a sacré le camp"

.

Une certaine nostalgie de la nature sauvage est incrite en eux.
Le poète Paul-Marie Lapointe parle aisni des bouleaux :

"Bouleau merisier jaune et ondé bouleau flexible acajou sucré bouleau merisier odorant rouge bouleau rameau de couleuvre feuille-engrenage vidé bouleau cambrioleur à feuilles de peuplier passe les bras dans les cages du temps captant l'oiseau captant le vent"